- FERGANA
- FERGANAFERGANALa dépression intramontagnarde de Fergana occupe 22 000 kilomètres carrés, dont 17 000 appartiennent à l’Ouzbékistan, le reste étant partagé de manière à peu près égale entre le Tadjikistan et le Kirghizstan. Dominée de tous côtés par de très hautes montagnes atteignant 4 000 mètres au nord et à l’est et 7 000 mètres au sud, la plaine de Fergana (300 km de longueur, 100 km de largeur) doit son existence à un gigantesque effondrement progressif commencé dès la fin du Secondaire, poursuivi tout au long du Tertiaire et une partie du Quaternaire, si bien que sédiments et formations détritiques s’y sont accumulés sur plusieurs milliers de mètres d’épaisseur. En surface, les torrents qui dévalent les versants des montagnes bordières ont construit d’imposants cônes de déjection, ceux qui se trouvent au sud de la plaine étant particulièrement bien développés.Longtemps malarienne en son cœur, la plaine de Fergana est occupée depuis la plus haute antiquité sur ses bordures, où les hommes ont très tôt organisé des réseaux de canaux d’irrigation fonctionnant par gravité et conduisant vers les champs l’eau transportée en abondance au cours de l’été par des fleuves au régime glacio-nival. Assainie aujourd’hui et irriguée au moyen d’un grand canal de ceinture qui véhicule les eaux empruntées au Syr-Daria, la dépression, à l’exception de son centre inculte, a été mise en culture par les ouvriers des sovkhoz (monoculture du cotonnier) alors que les travailleurs des kolkhoz ont exploité les terroirs de bordure (cultures maraîchères, plantations fruitières et semis de cotonniers).L’égrenage du coton, le dévidage des cocons de vers à soie et la mise en conserve des fruits et légumes ont, de tout temps, assuré la prospérité des villes nées au long de l’antique route de la soie qu’empruntaient les caravanes pour se rendre dans l’Empire du Milieu tout proche. Le pétrole et le gaz naturel extraits du sous-sol de la plaine ainsi que la houille, le mercure et l’antimoine, l’électricité produite par des centrales hydrauliques aménagées sur le Syr-Daria et ses principaux affluents les ont transformées depuis peu en centres industriels dont les entreprises travaillent les textiles (la soie en particulier) ou produisent le matériel d’équipement nécessaires aux cultivateurs de la région. Selon les estimations de 1991, Andijan comptait 298 300 habitants, Namangan 319 200, Kokand 175 000 et Fergana 226 500.
Encyclopédie Universelle. 2012.